Voici l’incroyable histoire d’exil de toute une école de musique d’Afghanistan ! En tout, 273 musiciens et musiciennes ont trouvé asile au Portugal, où ils ont atterri à bord d’un avion fin 2021 après avoir transité par le Qatar. Lorsque les talibans sont revenus au pouvoir en août 2021 en Afghanistan, les musiciens de l’Institut national afghan de musique (ANIM) de Kaboul ont fui vers le Portugal. L’ANIM perpétue désormais ses grandes traditions musicales d’Afghanistan en exil, et les transmet à une jeune génération de musiciens locaux. Sous la direction du célèbre Ustad Murad Sarkhosh, six de ces artistes se produiront à Bruxelles, dont certaines musiciennes du très réputé Zohra Orchestra.
Ce que nous appelons aujourd’hui la musique savante afghane, avec ses gammes mélodiques, est très proche de la musique classique de l’Inde du Nord. En effet, cette dernière fut énormément jouée au 19ème siècle et plus tard à la cour du roi afghan, ce qui a attiré de nombreux musiciens de l’Inde britannique à Kaboul. Certains musiciens de Kaboul ont donc pu étudier auprès de grands maîtres en Inde et au Pakistan. La Région a connu de vifs échanges musicaux pendant des années, si bien que des instruments tels que le tabla à percussion indien ont trouvé leur place dans la musique afghane, ou encore le rubab afghan qui est devenu le sarod en Inde.
Le répertoire peut être grossièrement divisé en trois catégories : les pièces instrumentales simples jouées principalement avec rubab et tabla, les pièces instrumentales à quatre voix et les longues suites instrumentales. Mais il existe aussi une grande variété de chansons et de danses folkloriques de toutes les régions du pays, qui sont généralement jouées dans les rythmes Geda (4/4), Dadra (6/8) et Mogholi (7/8), et apportent une dimension populaire et fédératrice à cette musique ancestrale.
- Ustad Murad Sarkhosh : ghichak, kashgar rubab, chant, direction artistique
- Huma Rahimi: sitar
- Ramez Safar : Afghaanse rubab
- Ustad Ibrahim Ibrahimi : tabla
- Bilal Asify : harmonium