Les sœurs géorgiennes Ana, Eka et Madona Chamgeliani sont issues d’une longue lignée de chanteuses venant de la province montagneuse et isolée de Svanétie, où elles ont grandi. Elles transmettent les chants de leurs ancêtres datant, on l’imagine, de milliers d’années et que l’on n’entend nulle part ailleurs. On appelle Lakhushdi, le village d’où elles viennent, “The Singing Village”, ses habitants entonnant ces vieilles chansons, pleines des histoires locales et des légendes du paysage enchanteur environnant.
Les sœurs Chamgeliani ne sont pas seulement d’incroyables chanteuses, elles possèdent également une connaissance approfondie des contextes et traditions entourant les chants qu’elles interprètent. Ana, également partie de l’ensemble Sathanao, est une virtuose du chuniri, ancien instrument à cordes géorgien. Madona, ethnographe et experte de la culture svane, recherche de vieilles chansons sur Dali, reine de la forêt, à laquelle beaucoup de locaux croient encore. Eka, quant à elle, joue un rôle important dans l’accueil des invités dans leur foyer de Lakhushdi. Les trois sœurs jouent un rôle essentiel pour préserver et perpétuer la tradition des chants de Svanétie. La musique svane, comme la plupart des musiques géorgiennes, est basée sur la polyphonie en trois parties, les voix de basse, du milieu et du haut. Les sœurs Chamgeliani forment un magnifique trio, capable de manier un assez large répertoire de musique svane.
Didgori est l’un des chœurs les plus réputés de Géorgie. Elu meilleur jeune ensemble folklorique par le ministère de la Culture, il interprète des chants profanes et populaires qui accompagnent depuis des siècles le travail, les fêtes, les faits de guerres, les récoltes et l’amour, complétés de rondes, de banquets et de divers instruments dont le pandouri (luth traditionnel). Les chants liturgiques de la tradition orthodoxe géorgienne – l’une des plus anciennes formes de musique chrétienne – font également partie de leur répertoire. Les chanteurs enrichissent cet héritage au travers de l’étude de documents et d’anciens enregistrements de cire du début du XXe siècle conservés dans les archives, les conservatoires et les musées.
Le répertoire de Didgori est caractérisée par un chant polyphonique, généralement composé trois timbres de voix différents. Les parties supérieures sont chantées par des solistes et les parties basses par un groupe. Attendez-vous à des accords surprenants, une ornementation mélismatique et une puissance vocale au timbre perçant, avec des techniques proches du yodel.