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Kapiw & Apappo

Chants et musiques traditionnels des Aïnous (Japon)
Le vendredi 13 février 2026 - 20h00
La Maison de Prague - 16 Avenue Palmerston, 1000 Bruxelles
VEN 13/02

Les Aïnous sont considérés comme les habitants originels du nord du Japon. Ils vivaient autrefois en communautés de chasseurs-cueilleurs, principalement dans le nord-est du Japon sur les îles d’Hokkaido, de Sakhaline et des Kouriles. Le nom Aïnou est dérivé du mot signifiant « humain » dans leur langue maternelle.

Les Aïnous vivent en contact étroit avec la nature, guidés par la conviction que tout ce qui est naturel, les humains, la flore et la faune, même les éléments, possède un esprit divin. Des cérémonies et des rituels sont organisés en l’honneur de chaque divinité.

La musique revêt une importance capitale dans la culture aïnoue : ils chantent pour travailler, jouer, raconter des histoires et résoudre des conflits. Elle est en fait si profondément ancrée dans le mode de vie aïnou qu’il n’existe aucune distinction entre le son et la musique. Un terme comme « hum » (son ou sensation) peut désigner le son percussif des tambours ou le grondement d’une rivière tumultueuse. Pour les Aïnous, la musique est aussi naturelle que respirer.

Les Aïnous semblent avoir culturellement plus en commun avec les Inuits qu’avec les Japonais tels que nous les connaissons. À partir du milieu du XIXe siècle, les Aïnous ont été colonisés et contraints de devenir citoyens japonais. L’usage de leur langue et leurs pratiques culturelles ont été interdits. Une loi de 1899 qui les privait de leurs droits n’a été officiellement abrogée qu’en 1996, bien que certaines parties aient été abolies au fil du temps grâce à des campagnes inlassables.

Les Aïnous se sont cependant révélés résilients. Les anciens ont préservé leurs connaissances et les ont transmises par tradition orale. Ce fut le début d’un renouveau qui a conduit en 2008 à leur reconnaissance comme groupe autochtone et en 2019 à leur reconnaissance officielle comme minorité avec ses propres droits au Japon. Aujourd’hui, le nombre d’Aïnous est estimé entre 20 000 et 50 000 personnes. Cependant, le nombre personnes pratiquant couramment la langue ne s’élève probablement qu’à quelques dizaines. Kapiw (« mouette ») et Apappo (« fleur ») sont les noms aïnous de deux sœurs. Elles ont appris les chants de leur peuple auprès de leur grand-mère. Elles chantent des upopo – des chansons du quotidien, courtes et généralement de structure simple, centrées sur une activité : un jeu ou une tâche. Parfois, le chant lui-même devient un jeu, comme dans les compétitions de rekuhkara, où le chant guttural aïnou est pratiqué par les femmes. Cela ressemble fortement aux chants katajjaq des Inuits. Les chants de travail sont de nature rythmique, mais même ces chansons quotidiennes ont souvent une signification plus spirituelle que profane.

Chez Kapiw & Apappo, ces chants presqu’oubliés sont souvent de nature méditative, mais ils sont également accompagnés par le tonkori (luth) et la guimbarde mukkuri. Kapiw & Apappo ont commencé à se produire régulièrement en 2012 et se sont déjà produites dans des festivals à travers tout le Japon. La beauté de leurs voix et le son de leurs instruments sont imprégnés de l’âme qu’elles ont héritée de leurs ancêtres.

En 2016, le documentaire « Kapiw and Apappo – A Tale of Ainu Sisters » (de Takayuki Sato) a été réalisé sur les deux sœurs et leur travail musical, offrant un aperçu approfondi de cette culture et de cette musique peu connues. Les deux sœurs viennent à présent en Europe pour la première fois.

Emi Toko KAPIW : mukkuri (guimbarde), chant
Fukiko Goukon APAPPO : tonkori (luth), mukkuri (guimbarde), chant

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